Bien qu’il s’agisse d’un grand millésime de Romanée Conti, cette bouteille de 1937 dégustée au milieu des années 90 n’était pas exceptionnelle et loin de la somptuosité des 1929 et 1945, autres très grands millésimes du domaine issus des vieilles vignes françaises non greffées. La robe tirait sur le brun/orangé et avait grandement perdu sa teinte rouge, trahissant une évolution certaine. Le nez était en revanche remarquable de finesse et de complexité dans un registre subtil et délicat évoquant les sous bois, avec ce caractère apaisé que seuls les grands vins anciens peuvent apporter. En bouche on retrouve cette impression de fondu et de soyeux avec encore une bonne richesse et de la tenue. C'est un vin de méditation. Finalement la robe joue beaucoup dans l’impression en demi teinte que laisse ce grand vin. Nul doute qu’avec une robe plus vive et rouge il aurait été mieux apprécié, mais après tout la robe est un élément important qui conditionne la notion de plaisir. On ne se lasse pas d’admirer parfois les teintes que prend un vin dans le verre ou dans une carafe. Cela fait aussi partie de l’unicité et du caractère de chaque bouteille. Pour l'anecdote l'étiquette de cette fiche n'est pas celle de la bouteille dégustée à l'époque mais la bouteille provient de la même cave.