Bouteille étonnante que ce champagne Louis Roederer millésime 1945 associant 2/3 de pinot noir à 1/3 de chardonnay dégusté en 1997. Le dégagement gazeux dans le verre est en effet incroyable pour l’âge de la bouteille et ne se calme pas, même près d’une demi heure après l’ouverture. En bouche l’effervescence gêne presque la dégustation par son caractère dominant. Un véritable geyser qui remonte impétueusement du fond du verre ! La robe est d’un bel or jaune clair. La bouche apparaît jeune et curieusement assez courte, laissant penser que le vin n’est pas encore arrivé à totale maturité, ce qui semble impensable. Quelle fraîcheur ! Comment un champagne peut il garder une telle pression ? Une bouteille à conseiller à ceux qui pensent qu’un vieux champagne manque de mousse...L'explication serait la suivante pour ce millésime hors norme : vendanges en septembre 1945, tirage en janvier 1946 et dégorgement en décembre 1946, un circuit anormalement court à l'origine de la quantité de gaz contenue dans la bouteille. Quoi qu'il en soit la dégustation de ce millésime 1945 de Roederer est une expérience exceptionnelle. Une demi bouteille d'Extra Dry millésime 1945 dégustée en mai 2016 était très loin de ce niveau qualitatif. Niveau moyen, le bouchon se casse à l'ouverture. Robe dorée, soutenue, tendant vers l'ambre clair. Pas de mousse mais une très légère effervescence en bouche. Le vin se goûte moyennement bien avec une rétro pas nette trahissant une évolution notable. Dommage il y a encore de jolis restes dans ce vin possédant une bonne richesse de matière.