Le vignoble de la Champagne est le vignoble le plus septentrional de France. S’étendant sur 31 à 35.000 hectares, selon que l’on considère les vignes plantées ou la délimitation de l’appellation, ce vignoble s’enracine sur 5 départements (Marne, Aisne, Aube et à titre anecdotique Seine-et-Marne et Haute-Marne). En 2003 plus de 292 millions de bouteilles de champagne ont été vendues dans le monde dont 61% en France.
Bien que ne possédant qu’une seule appellation contrôlée Champagne en vin mousseux, car il existe aussi les AOC "Coteaux Champenois" et "Rosé des Riceys" en vins tranquilles, le vignoble champenois, regroupant des terroirs très différents, possède toutefois un classement qualitatif établi par villages. Cette notion de différenciation des terroirs se traduit par une échelle de valeur des raisins issus de ces villages allant de 80 à 100 %. La valeur de référence, 100 %, étant donnée au prix du kilo des raisins récoltés sur les vignes des villages classés grand cru correspondant à l’élite du vignoble. Ils sont actuellement au nombre de dix sept. Ce sont les villages d’Ambonnay / Avize/ Aÿ / Beaumont-sur-Vesle / Bouzy / Cramant / Louvois / Mailly-Champagne / Le Mesnil-sur-Oger / Oger / Oiry / Puisieulx / Sillery / Verzenay / Verzy auxquels s’ajoutent Chouilly uniquement pour ses raisins de chardonnay et Tours-sur-Marne pour ses seuls raisins de pinot.
Viennent ensuite les villages classés 1er crus ,d’une échelle qualitative allant de 90 à 99 %. Un village classé 1er cru à 95 % a théoriquement un prix du kilo de raisin fixé à 95 % du prix du kilo de référence d’un grand cru classé 100 %. Il y a deux villages classés premiers crus à 99 %, treize à 95 %, sept à 94 % , cinq à 93 % et seize à 90 %. Tous les crus classés sont situés dans le département de la Marne. Seuls les raisins de pinot noir et de chardonnay peuvent entrer dans l’assemblage des crus classés à plus de 95%, ce qui en exclut malheureusement le pinot meunier. A noter que les prix de référence des raisins ne sont plus aujourd’hui que des prix indicatifs, alors qu’ils ont été très longtemps des prix fixes imposés à la profession.
Ces vignobles de grand cru et premiers crus sont implantés pour le cépage pinot principalement dans la Montagne de Reims et la partie est de la Vallée de la Marne alors que ceux plantés en chardonnay proviennent essentiellement de la Côte des Blancs située au sud d’Epernay. Les autres vignobles sont situés dans la Vallée de la Vesle, la Vallée de l’Ardre, la Vallée du Surmelin, la Côte de Sézanne, dans le Bar-Séquannais et le Bar-sur-Aubois.
Les sols constituant le terroir de la Champagne sont essentiellement formés de craie recouverte d’une fine couche de terre. On y trouve aussi de l’argile, des limons, des pierres. C’est la typicité de ce sol conjuguée au climat, à dominante océanique, frais et humide, qui donne sa caractéristique au champagne. La bonne maturité du raisin est souvent délicate à obtenir et rares sont les régions où les accidents climatiques ont des conséquences aussi catastrophiques. Certaines années, comme 2003 avec la canicule mais plus souvent à cause de la pourriture grise, la récolte tombe par endroits très en dessous des rendements autorisés. C’est dans ces occasions, de manière strictement réglementée par l’interprofession et non pas par les producteurs, que des vins dits "bloqués" provenant de vendanges antérieures et stockés en réserve peuvent venir combler le manque en vins de l’année. Il ne faut pas confondre ces vins bloqués avec les vins dits "de réserve" destinés aux assemblages des cuvées.
C’est aussi de ces difficultés d’obtenir un vin tranquille de qualité du fait du climat qu’est né le style actuel de vin mousseux du champagne (on l’oublie trop souvent mais le champagne est bel et bien un vin mousseux même s’il est au sommet qualitatif de cette dénomination trop souvent galvaudée).
Trois cépages principaux sont utilisés pour l’élaboration du champagne. Légalement ce sont les différentes formes du pinot et quelques cépages rares. Un cépage blanc, le chardonnay (28% du vignoble) et deux noirs : le pinot noir (38%) et le pinot meunier (34%). Peuvent s’y ajouter légalement, mais ils ont presque disparu du vignoble, les cépages blancs arbanne, fromenteau et petit meslier pour ne citer que les plus connus. Le cas du gamay est plus complexe car ce cépage toléré dans l’Aube n’a jamais été très utilisé pour cause de qualité insuffisante en Champagne. Quelques maisons de Champagne élaborent encore de nos jours des cuvées avec ces cépages rares, au titre de la pérennité de l’histoire champenoise. La maison Aubry avec sa cuvée «le nombre d’or» produit un champagne composé entre autres des cépages arbanne et petit meslier, tandis que la maison Jacquesson a élaboré en 1997 une confidentielle cuvée hors commerce de pur petit meslier issu du climat premier cru "Corne Bautray" de Dizy. La maison Moutard, à Buxeil dans l’Aube, propose également deux cuvées de ce type avec une cuvée de pur cépage arbanne et une autre associant six cépages.
L’élaboration du champagne est une succession d’opérations qui indique clairement l’importance du travail à la cave en complément de celui effectué à la vigne. Rappelons ici que si la viticulture peut et devrait être "naturelle" la vinification est par essence "interventionniste" et due à l’homme. Plus qu’ailleurs, l’adage selon lequel «pour faire du bon vin il faut du bon raisin» n’explique pas tout en Champagne.
Les vendanges, obligatoirement manuelles, la réglementation interdisant l’usage de machines, ont lieu à une date fixée par arrêté avec des adaptations par villages afin de tenir compte des spécificités des crus. Mais ce ne sont pas les récoltants qui décident et certains aimeraient avoir une plus grande liberté afin de coller au mieux aux spécificités de leurs vignes.
Il faut environ 160 kilos de raisin pour obtenir 100 litres de moût, ce qui vient tempérer le rendement, fixé, pour la récolte 2003, à 10.400 kilos de raisin par hectare. Le raisin, entier et non éraflé, est pressé, le plus souvent sur un pressoir vertical de type Coquard, selon une codification stricte.
En pressant 4.000 kilos de raisins on peut obtenir 2.550 litres de vin en appellation Champagne. De ces 4.000 kg on extrait tout d’abord 2.050 litres de jus qui constituent "la cuvée". C’est le meilleur jus à l’exception des 50 à 200 premiers litres chargés d’impuretés que les producteurs exigeants éliminent. Les autres presses, pour 500 litres, dites de première et de deuxième taille, sont de bien moindre qualité. Les premières tailles serviront généralement à élaborer des champagnes de base, bon marché tandis que les deuxièmes tailles iront le plus souvent à la distillerie. Ceci dit les premières tailles peuvent parfois être utilisées pour corriger ou équilibrer les assemblages un peu à la manière de l’utilisation des vins de presse dans l’élaboration des vins rouges.
Après un minutieux débourbage ayant pour fonction de clarifier le moût on procède, généralement après chaptalisation destinée à corriger les insuffisances du climat et donc une richesse en sucre modérée des raisins, à la première fermentation à une température de 18-20° effectuée soit en cuves inox, soit en pièces en bois de 205 ou 225 litres, soit en foudres. La vinification sous bois est pratiquée par exemple chez Krug, Bollinger, Alfred Gratien, Selosse , Jacquesson…
Même si certains s’y essaient en totalité ou partiellement ( Vilmart , Taittinger, de Souza, Selosse…) les vinifications ne se font généralement pas en barrique neuve qui risquerait de marquer le vin avec des notes trop vanillées et torréfiées.
Certains producteurs, suivant les principes appliqués aux vins de Bourgogne, batonnent leurs vins en fût ou en foudre, ce qui les nourrit au contact des lies et leur procure une plus grande complexité.
Une grande majorité de producteurs opte pour le déclenchement systématique de la fermentation malolactique afin d’abaisser l’acidité et surtout éviter une possible refermentation ultérieure en bouteille. Mais là aussi certains producteurs ne recherchent pas la fermentation malolactique, voire la bloquent par l’apport d’un peu de soufre, afin de conserver toute sa «matière» et sa vivacité au vin. Prenons pour exemples les maisons Krug, Bollinger, Salon , Selosse.
Les vins clairs ainsi obtenus sont alors assemblés, généralement vers fin janvier, afin de constituer les cuvées. C’est cet art de l’assemblage de différents vins de différentes années pour les non millésimés qui fait tout le charme et l’exclusivité du vin de Champagne. Deux options s’offrent au producteur : soit constituer des assemblages allant dans le sens d’une pérennité du « goût maison », soit laisser s’exprimer l’année et les terroirs. Dans le premier cas il sera largement fait appel aux vins gardés en réserve provenant des précédentes récoltes et conservés en foudres, en cuves ou plus rarement en magnums. Dans le second cas, le vinificateur cherchera à optimiser les complémentarités des terroirs et des cépages dans l’esprit du millésime. Les grandes maisons de négoce disposant de stocks importants auront une plus grande marge de manœuvre pour effectuer leurs assemblages que les petits récoltants, lesquels faute d’une trésorerie suffisante pour immobiliser de grandes quantités de vins, devront essentiellement travailler sur la dernière récolte complétée de petites quantités de vins plus anciens.
Ainsi, si certaines cuvées sont monocru-monocépage, d’autres font appel à plus de 80 vins de terroirs, cépages et années différents. Il est difficile de corréler la qualité du produit obtenu avec la complexité de ses constituants. Certaines cuvées monocru peuvent être fabuleuses de complexité et d’autres constituées d’une multitude de vins, n’être que des produits simplistes destinés à une diffusion à grande échelle de plusieurs millions de bouteilles. L’assemblage dans ce cas étant plus quantitatif que qualitatif. Inversement certains champagnes de petits propriétaires peuvent s’avérer quelconques et des cuvées de grande diffusion être des réussites, démontrant le talent de leurs vinificateurs.
Une fois l’assemblage constitué et après d’éventuels traitements tels passage au froid, collage et filtration, débute l’opération qui va faire d’un vin tranquille un vin mousseux. Le vin est tiré ( mis ) en bouteille avec ce que l’on nomme la «liqueur de tirage», composée essentiellement de vin, de sucre et de levures. Cette opération de tirage ne doit pas s’effectuer trop tôt, de préférence à partir du mois d’avril suivant la récolte. Certains poussent jusqu’à 18 mois après vinification pour la mise en bouteilles, afin de prolonger l’élevage sous bois. D’autres suppriment la filtration, qui fatigue toujours les vins. On bouche alors les bouteilles avec une capsule, ou plus rarement mais c’est mieux, avec un bouchon de liège et on les laisse reposer «sur lattes», c’est à dire empilées à plat, dans des caves creusées dans la craie. La température y est constante et très fraîche, entre 9 et 11°. C’est l’action des levures sur les sucres qui va déclencher la seconde fermentation, qui a donc lieu en bouteille, donnant naissance à la prise de mousse.
Le processus terminé les levures mortes forment alors un dépôt qu’il conviendra d’expulser lors de l’étape du dégorgement. Certains vignerons tels Anselme Selosse remettent les lies en suspension en bouteille une ou plusieurs fois au cours du vieillissement sur lattes afin de "nourrir" le vin. Cela oblige évidemment à effectuer plus de manipulations. A l’issue de cette prise de mousse, la pression obtenue dans la bouteille sera de l’ordre de six atmosphères pour un brut. On notera que cette seconde fermentation fera augmenter le titre alcoolique du vin d’environ 1,3° ce dont il faut se souvenir quand on aborde le sujet de la maturité des raisins à la vendange. On retiendra également que le titre alcoométrique maximal d’un Champagne est fixé réglementairement à 13°. Ainsi certaines années solaires quelques vignerons flirtent sur certaines parcelles avec la limite autorisée en appellation Champagne.
Les vins doivent ensuite vieillir au moins 15 mois après le tirage pour un non millésimé et 3 ans pour un millésimé. Bien souvent ces délais minimums sont dépassés. L’exemple le plus révélateur concerne le Krug «grande cuvée», cuvée de base mais néanmoins de prestige de cette maison, qui vieillit au minimum six ans et parfois plus. Le vin, au contact de ses lies, se bonifie et acquiert une complexité qui dépend de nombreux paramètres. Le vieillissement est donc une étape importante qui influe sur le style du vin de Champagne.
Afin de permettre l’expulsion du dépôt constitué par les lies, il est procédé au remuage, opération autrefois manuelle qui est aujourd’hui fortement mécanisée, afin de faire glisser progressivement le dépôt vers le goulot au contact du bouchon. A la fin de ce processus la bouteille n’est plus stockée couchée mais droite, col vers le sol, ce que l’on appelle la conservation « sur pointes » en Champagne.
L’opération de dégorgement consiste à expulser le dépôt. Là encore cette opération, autrefois effectuée manuellement «à la volée» se pratique de façon automatisée. La partie du col de la bouteille contenant le dépôt est rapidement plongée dans un bain de saumure à moins 22° qui enferme le dépôt dans un glaçon qui sera ensuite expulsé. Citons dans les partisans du dégorgement manuel à l’ancienne, les maisons Gosset, Alfred Gratien ou Selosse.
Vient alors l’opération de «dosage» qui a pour fonction, d’une part de compléter le niveau de la bouteille avec le même vin et d’autre part d’ajouter la liqueur de dosage ou liqueur d’expédition, dont la composition varie d’une maison à l’autre. Selon la teneur en sucre de cette liqueur, le champagne sera dit brut, sec, demi-sec ou doux. Les demi-sec et doux sont très dosés et d’un style particulier.
Un champagne "Brut", ce sont les plus courants, devra avoir un sucre résiduel inférieur ou égal à 12 g/l. Généralement les grandes maisons dosent leurs cuvées entre 8 et 10 grammes par litre. Un "Extra-Brut" aura un niveau de sucre résiduel inférieur ou égal à 6 g/l. Il existe enfin des champagnes dits «Non dosés» ou «Brut nature», ou "Ultra-brut" ou «Brut zéro» dont le taux de sucre résiduel doit être compris entre 0 et 3 g/l. Dans le cas des champagnes sans aucun ajout de sucre le processus consiste simplement à compléter le niveau de la bouteille avec le même vin après l’expulsion du dépot de lies lors du dégorgement.
On comprend à ce niveau que le champagne aura le plus souvent subi trois adjonctions de sucre : lors de la vinification, lors de la prise de mousse et lors du dosage. Voilà de quoi remédier aux rigueurs du climat septentrional et permettre l’élaboration de grands vins. Subtile alchimie…unique dans la production de vin. Ici, la recherche de la plus haute maturité n’est pas forcément souhaitable car elle engendre de nombreux risques et l’équilibre entre sucre et acidité du raisin est plus que jamais primordial.
Le Champagne est alors «emprisonné» dans son flacon par un bouchon constitué aujourd’hui de rondelles de liège dans sa partie en contact avec le vin et d’aggloméré pour sa partie renflée supérieure. Une plaque métallique, faisant le bonheur des collectionneurs, les fameux placomusophiles, vient s’intercaler entre le bouchon et le muselet dont la fonction est de tenir le bouchon soumis à la pression du gaz contenu dans la bouteille.
Enfin, un champagne "sans année" ne peut être commercialisé que 15 mois après le tirage, soit généralement au printemps de l’année N+1 après la récolte. Pour un champagne millésimé, c’est à dire portant mention de l’unique année de la récolte le composant, ce délai est porté à trois ans après le tirage, soit entre le printemps et l’automne de l’année N+4 après la récolte (selon la date du tirage, les millésimés faisant l’objet de soins particuliers). On comprend ici pourquoi de nombreuses cuvées de brut sans année ne sont pas millésimées bien qu’étant issues d’une seule récolte. C’est tout simplement pour une question de temps de repos en cave avant dégorgement. Il est en effet très coûteux de conserver des vins de Champagne sur une longue période, sans même parler de la place et des moyens considérables que cela mobilise pour le stockage.
L’observation des bouchons de champagne est riche d’enseignements sur la date de dégorgement. En effet, le bouchon, qui est mis en place lors de l’opération du dégorgement, se réduit avec le temps. Plus l’opération sera ancienne plus le bouchon sera réduit, jusqu’à devenir un petit pieu et ressembler à une espèce de champignon. Cette information est importante pour tenter, par exemple , de dater un Brut Sans Année ( BSA ). En effet, il est souvent plus agréable et intéressant de déguster un champagne ayant vieilli 1 ou 2 ans après dégorgement, voire bien plus. C’est cette indication que vous pouvez confirmer par l’examen de la réduction de la taille du bouchon.
Par exemple , sur la photo ci-contre, vous pouvez observer deux bouchons de champagne du millésime 1964. Celui de gauche correspond à un Krug Collection et celui de droite à un Dom Pérignon. On voit tout de suite que celui du Dom Pérignon, encore très large et peu réduit, correspond à un dégorgement récent dans la fin des années 90, quelques mois avant sa dégustation. Il s’agit donc d’un champagne conservé "sur pointes" chez Moët et Chandon qui a été sorti de cave et dégorgé lors de sa commande. S’il s’était agi du Dom Pérignon 1964 commercialisé au début des années 70 il aurait eu un bouchon d’aspect très réduit, similaire à celui du Krug 1964. Ce dernier est donc conservé chez Krug déjà dégorgé et non pas conservé sur pointes ou sur lies comme, par exemple, les célèbres Bollinger R.D.( Récemment Dégorgés ). Chaque maison a ainsi sa propre stratégie pour la conservation de ses vieux millésimes et, en cas d’absence de mention de la date de dégorgement, seul l’examen du bouchon peut renseigner le dégustateur.
Il n’est pas rare non plus d’avoir dans un même carton ou lot de champagne non millésimé des bouteilles ayant des bouchons présentant des réductions différentes. Cela prouve que les dégorgements n’ont pas eu lieu à la même date. Ce phénomène est encore plus fréquent en cas d’achat chez un revendeur où, bien souvent, les lots sont mélangés dans le stock. Ainsi, lorsque vous servez plusieurs bouteilles du même champagne et qu’elles vous semblent différentes en goût, commencez par observer l’aspect et la réduction de taille de la partie basse (la cheville) des bouchons… Une dégustation comparative est souvent très intéressante pour comprendre l’influence de la date de dégorgement sur le goût du champagne.
Le vin, une fois dégorgé, repart alors en cave se reposer quelques mois (de 3 à 6) avant son expédition afin de permettre au dosage de se fondre harmonieusement au vin. Un champagne dégorgé trop récemment est généralement « marqué » par son dosage, surtout s’il est important et se déguste moins bien.
La bouteille est finalement habillée de son étiquette et de sa collerette au moment de son expédition.
Les caves traditionnelles de Champagne sont en effet tellement humides qu’elles ne permettent pas le stockage des bouteilles habillées, les étiquettes seraient en effet irrémédiablement et très rapidement abîmées.
Plus que dans les autres régions et parce que le champagne sert à célébrer les grands évènements de la vie les flaconnages ont des contenants très variés susceptibles de répondre à toutes les attentes.
On trouve ainsi sur le marché :
- le quart (de bouteille ,mais sa contenance est généralement de 20cl)
- la demie : 37,5 cl
- la bouteille : 75 cl
- le magnum : 150 cl (soit 2 bouteilles)
- le jéroboam : 300 cl (soit 4 bouteilles)
- le réhoboam : 450 cl (soit 6 bouteilles) , rare de nos jours
- le mathusalem : 600 cl (soit 8 bouteilles)
- le salmanazar : 900 cl (soit 12 bouteilles)
- le balthazar : 1200 cl (soit 16 bouteilles)
- le nabuchodonosor : 1500 cl (soit 20 bouteilles)
- le salomon : 1800 cl (soit 24 bouteilles)
- le primat : 2700 cl (soit 36 bouteilles)
- le melchizedec : 3000 cl (soit 40 bouteilles)
A noter qu’un nabuchodonosor, selon le niveau de remplissage du col, peut avoir une contenance variable d’un bon litre. Il faut donc être vigilant sur les niveaux et demander la contenance réelle du flacon.
Généralement seuls les bouteilles et magnums sont « tirés » dans leur flacon, les autres contenants étant transvasés, opération que l’on juge préjudiciable à la qualité du produit. Toutefois, on assiste de plus en plus au tirage de grands formats, jéroboams et mathusalems. Cela a été particulièrement vrai pour les cuvées spéciales élaborées en prévision de l’an 2000 où plusieurs grandes maisons ont sorti des grands contenants de leurs cuvées de prestige en tirage limité et numéroté.
Il semble également que les demies bouteilles transvasées de champagnes tirés en bouteilles soient de meilleure qualité que les demies tirées en demies du fait du vieillissement accéléré du vin dans les demies au cours du processus d’élaboration.
L’amateur devrait privilégier le magnum qui représente le contenant optimum pour la bonification et la garde du champagne. De plus les magnums renferment souvent les meilleurs vins issus des meilleures cuves ou barriques et font l’objet des plus grandes attentions de la part des producteurs qui, bien souvent, les gardent plus longtemps en cave que les mêmes cuvées en bouteilles. Mais évidemment il faut être plus nombreux à déguster pour ouvrir un magnum plutôt qu’une bouteille, ce qui en rend l’usage moins fréquent.
A titre indicatif les sommeliers comptent six verres de 12 cl dans une bouteille, mais on peut aller facilement jusqu’à huit. Dans des verres adaptés faire huit verres avec une bouteille permet de mieux maîtriser la température du vin en limitant les effets du réchauffement du champagne dans le verre .
Avant d’aborder les vins de champagne, voici quelques réponses à des questions que se posent souvent les amateurs