La série des champagnes "R.D." pour "Récemment Dégorgé" de Bollinger, a été entamée avec le millésime 1952. Ce 1955 a été dégorgé en même temps que le 1952 en 1967. L'idée est de proposer la même cuvée que le millésimé (aujourd'hui appelé "Grande Année" chez Bollinger) mais après un vieillissement supplémentaire sur lies avant dégorgement. Deux bouteilles dégustées de ce millésime 1955 avec curieusement une nette préférence pour celle qui avait le niveau le plus bas. Encore une fois la règle voulant que la qualité soit proportionnelle au niveau s’est avérée inexacte sur cette bouteille. En 1999 la robe de ce RD millésime 1955 était d’un or assez soutenu. Belle mousse fine qui ne tient toutefois pas très longtemps dans le verre. Le nez, évolué, évoque le boisé des fûts et la café. En bouche c’est un champagne doté d’une belle ampleur, vineux et puissant, présentant un début d’oxydation mais encore tout à fait correct. Il est très majoritairement issu de pinot noir, à 75%, complété de chardonnay. Il est à réserver aux amateurs de vieux champagnes. Les "R.D." semblent être à consommer rapidement après leur dégorgement (quelques années) afin de profiter au maximum de leur fraîcheur. Mais il faut relativiser car la conservation des champagnes en cave fraîche est capitale et l’expérience tend à démontrer qu’il n’existe pas de règle toute faite. Une expérience rare car les très vieux millésimes de "R.D." sont presque introuvables.